Quelques semaines seulement après sa sortie fracassante de la primature malienne, Choguel Kokalla Maïga se retrouve dans l’œil du cyclone. Accusé de malversations financières dans un rapport accablant du Bureau du vérificateur général (BVG), l’ancien Premier ministre est au bord du gouffre judiciaire.
Le BVG ne mâche pas ses mots. Dans un document de 113 pages publié le 30 décembre, il expose des irrégularités massives à l’Agence de gestion du fonds d’accès universel (Agefau), dirigée à l’époque par Maïga. Entre 2020 et 2023, des détournements présumés de fonds éclaboussent l’institution censée démocratiser l’accès aux télécommunications.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus de 12 millions de F CFA pour des « frais de mission indus », près de 35 millions pour des « dépenses de souveraineté » non justifiées, et 92 millions de redevances jamais versées à l’ORTM. Pire encore, des équipements informatiques, évalués à 15 millions, sont introuvables dans les écoles bénéficiaires.
Un Jeu Politique Sous Haute Tension
Alors que Maïga, leader du MPR, nourrit des ambitions présidentielles, ces révélations tombent à pic pour ses adversaires. La junte au pouvoir, conduite par Assimi Goïta, veut sans doute frapper fort sur le terrain de la lutte contre la corruption, un sujet qui galvanise l’opinion publique malienne.
L’entourage de Maïga crie au complot, mais les faits sont accablants. La section des comptes de la Cour suprême a été saisie, et une bataille judiciaire s’annonce. Si certaines irrégularités précèdent son passage au gouvernement, celles qui le concernent directement marquent un tournant dans cette affaire.
Maïga joue gros. Alors que les élections présidentielles se profilent, chaque camp prépare ses armes dans une lutte acharnée pour le pouvoir. Mais au-delà des querelles politiques, c’est la crédibilité des institutions maliennes qui est en jeu.
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