À la Société de radiodiffusion et de télévision du Bénin (SRTB), ex-ORTB, l’heure est à la révolte. Ce 29 octobre 2024, les employés n’ont pas mâché leurs mots pour dénoncer des conditions de travail qu’ils jugent inacceptables et dégradantes. Prêts à aller jusqu’à la grève, ils se disent déterminés à en finir avec un quotidien qui, pour beaucoup, relève de l’épuisement et du sacrifice.
Depuis que le gouvernement a entrepris de restructurer l’entreprise, la situation des salariés n’a cessé de se détériorer. Selon Armel Dossou-Kago, Secrétaire général du Syntrap-Bénin, « la situation a basculé dans une descente aux enfers ». En première ligne, le personnel subit les retards de salaires, la suppression arbitraire de primes, et un cruel manque de matériel qui les laisse souvent livrés à eux-mêmes, dans des conditions exécrables. « Nos collègues dorment dehors pour être opérationnels au petit matin, simplement pour une retransmission en direct ! Pour faire une simple production radio, certains prennent même le zem sans assistance technique. Dans ces conditions, on parle de qualité ? Quelle ironie ! »
Au-delà des conditions matérielles, c’est aussi l’absence totale de communication et de soutien de la tutelle qui exacerbe le malaise. « Au ministère, aucun lien réel ne nous unit. Le Conseil d’administration ? Ils se contentent de réunions en salle, sans jamais venir constater notre quotidien. Il n’y a aucune écoute, aucune volonté de comprendre ce que nous traversons, » regrette Dossou-Kago, pointant du doigt un mépris institutionnel devenu insupportable pour les travailleurs.
Aujourd’hui, les employés de la SRTB sont décidés à ne plus courber l’échine. Ils ont annoncé le dépôt d’un document de propositions concrètes pour remédier à cette crise, adressé à la direction générale de la SRTB et au ministère du Numérique et de la Digitalisation. Et leur message est sans équivoque : si rien ne change, la grève est la seule issue. « C’est le moment d’être écoutés, et ce sera du ‘fire to fire’ face à ceux qui refusent de comprendre la réalité du personnel ! » affirme Dossou-Kago, dans un ultime avertissement aux dirigeants.
Les travailleurs de la SRTB ont été clairs : ils ne se tairont plus, et ils comptent bien se faire entendre, pour ne plus jamais subir en silence.
Média Public Info