Le sommet Ambition Africa s’ouvre ce mardi 19 novembre 2024 à Paris. Cet événement annuel, essentiel pour les relations économiques et commerciales franco-africaines, vise à soutenir et renforcer la présence des entreprises françaises sur le continent africain.
L’Afrique représente un enjeu stratégique majeur pour les entreprises françaises. À ce jour, environ 5 000 sociétés hexagonales y sont implantées, générant l’année dernière un chiffre d’affaires cumulé de 100 milliards d’euros. La France se positionne ainsi comme le deuxième investisseur sur le continent, derrière le Royaume-Uni, tandis que les États-Unis occupent la troisième place et la Chine, la cinquième. Cependant, cette présence économique s’amenuise : entre 2000 et 2020, les parts de marché de la France en Afrique ont été réduites de moitié, bien que les investissements directs étrangers des entreprises françaises aient doublé au cours de la même période.
Une demande africaine en pleine expansion
Comment expliquer ce paradoxe ? Le marché africain a connu une expansion remarquable et s’est pleinement intégré dans la mondialisation, attirant une concurrence mondiale accrue. Cette dynamique est portée par la croissance de la demande locale et l’apparition de nouveaux concurrents répondant efficacement à celle-ci. Un aspect notable est que la majorité des entreprises françaises investissent directement sur place, avec des flux annuels d’investissement évalués entre 60 et 65 milliards d’euros.
Les zones d’investissement privilégiées
Contrairement aux idées reçues, les investissements français ne se limitent pas exclusivement aux anciennes colonies francophones. Selon le Conseil français des investisseurs en Afrique (Cian), les trois premières destinations des investissements français sont aujourd’hui l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Nigeria. Cela n’empêche pas Paris de maintenir des relations privilégiées avec ses partenaires historiques, comme en témoigne la récente signature d’un accord stratégique au Maroc d’une valeur pouvant atteindre 10 milliards d’euros.
Les défis rencontrés par les entreprises françaises
Malgré cette dynamique, certaines entreprises hésitent à poursuivre leurs investissements en Afrique. Les banques françaises, par exemple, se désengagent progressivement du marché. La Société Générale, dernier acteur majeur encore présent, a amorcé son retrait, justifiant sa décision par la faible rentabilité et les risques élevés de ses filiales africaines. Ce désengagement bancaire pose une question cruciale aux entreprises françaises : doivent-elles continuer à investir avec la même ambition alors que leurs partenaires financiers traditionnels se retirent ?
Une compétitivité mise à l’épreuve
La situation économique actuelle complique davantage les perspectives d’investissement. La compétitivité des entreprises françaises est mise à rude épreuve par la montée des concurrents mondiaux, poussant certains dirigeants à privilégier des marchés jugés plus sûrs et prioritaires. Pour pallier ce phénomène et encourager de nouveaux investissements, les pouvoirs publics organisent des rencontres entre entrepreneurs français et africains afin de renforcer les liens économiques et encourager la coopération.
Le défi est donc double : il s’agit de redéfinir les ambitions françaises tout en s’adaptant à un marché de plus en plus concurrentiel et incertain.
Média Public info