Iran – États-Unis : Jusqu’où peut aller la riposte de Téhéran ?

Après les frappes américaines contre trois sites stratégiques du programme nucléaire iranien, Téhéran a réagi immédiatement ce dimanche 22 juin à l’aube, en lançant une quarantaine de missiles vers Israël. Des cibles comme l’aéroport Ben Gourion et un centre de recherche biologique ont été visées, causant 16 blessés et d’importants dégâts matériels. Pour l’Iran, une « ligne rouge majeure » a été franchie.

Mais cette réponse pourrait ne pas être la dernière. Avec plus de 40 000 soldats américains répartis sur 19 bases au Moyen-Orient, l’armée américaine reste une cible de choix. Les bases d’al-Udeid au Qatar, d’al-Dhafra aux Émirats et la base navale de Bahreïn, en particulier, concentrent une puissance militaire stratégique.

Toutefois, la capacité de riposte de l’Iran reste incertaine. Ses alliés traditionnels – Hamas, Hezbollah, Houthis – sont affaiblis. Ses stocks de missiles balistiques, estimés entre 2 000 et 3 000, ont été partiellement utilisés ou détruits. Une attaque directe contre les bases américaines impliquerait un risque élevé d’escalade militaire.

Faute de moyens militaires conventionnels suffisants, l’Iran pourrait recourir à des opérations asymétriques : attentats ciblés contre des intérêts israéliens ou américains à l’étranger, par l’intermédiaire de groupes qu’il soutient. Les ambassades, synagogues ou infrastructures civiles figurent parmi les cibles les plus vulnérables.

Une autre carte que pourrait jouer Téhéran est le blocage du détroit d’Ormuz, par où transitent chaque jour plus de 20 millions de barils de pétrole. Une telle action provoquerait une flambée des prix mondiaux du pétrole et du gaz, mais frapperait aussi l’Iran lui-même, en coupant ses exportations vers la Chine, son principal acheteur.

Face à une coalition militaire renforcée – trois porte-avions américains patrouillent désormais dans la région – et une pression internationale croissante, l’Iran est désormais au pied du mur : choisir l’escalade au risque de l’isolement total, ou manœuvrer dans l’ombre pour frapper là où on l’attend le moins.