Sierra Leone : Avortement, entre drame et nécessité
En Sierra Leone, un véritable bras de fer s’engage autour de la dépénalisation de l’avortement. Une réalité brutale s’impose : des femmes et des jeunes filles risquent leur vie chaque jour, contraintes à des pratiques clandestines, faute d’alternatives légales et sécurisées.
Fatou Esther Jusu, aujourd’hui étudiante infirmière et militante, a vécu ce cauchemar. À seulement 16 ans, elle a subi un avortement traumatisant. « J’ai dû prendre des pilules, une fois, puis une deuxième fois, car cela n’avait pas marché. Ce fut une expérience bouleversante qui a marqué ma vie. Depuis, je me suis engagée pour la santé sexuelle et reproductive, car je refuse que d’autres filles traversent ce que j’ai vécu. »
Un enjeu de santé publique face à l’opposition religieuse
Face à une réalité alarmante où le taux de mortalité maternelle explose, le gouvernement tente d’agir en proposant un projet de loi visant à légaliser l’avortement. Pourtant, la résistance est farouche, notamment du côté des leaders religieux.
« Certains éléments de ce projet ne correspondent pas à nos valeurs et convictions religieuses. Si cela fait de nous des injustes aux yeux de certains, qu’il en soit ainsi », martèle Edward Tamba Charles, archevêque de Freetown.
Pendant ce temps, les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon le Fonds des Nations Unies pour la Population, plus de 20 % des filles âgées de 15 à 19 ans tombent enceintes en Sierra Leone, un des taux de grossesse chez les adolescentes les plus élevés au monde. Combien de vies faudra-t-il encore sacrifier avant que la loi ne reconnaisse enfin le droit des femmes à disposer de leur propre corps ?
Le débat est lancé. L’heure est venue de choisir entre l’idéologie et la vie.
Signé Média Public Info !
✍🏽 MÉDIA PUBLIC, pour une audience forte !
Share this content:
Laisser un commentaire